Et si je partais ?

P*tain ! Qu'il m'énerve !

J'ai envie de partir, sans rien dire, de le planter là et qu'il vive comme un con, tout seul.
De toutes façons, il s'en remettrait très vite, et chercherait une autre mère porteuse. Sauterait quelques pétasses jeunes filles charmantes avant, quand même... Et pour lui, ça serait juste moi la pauvre conne. 

Mais pourquoi il décide d'être chiant, maintenant ? Pourquoi il refume, maintenant ? Pourquoi quand j'ai besoin de lui, il est à moitié défoncé et pêté ? Pourquoi il ne peut pas comprendre que certains humains ont des sentiments ? Ressentent des émotions ? Pourquoi il ne voit pas que j'accepte tout de lui par amour ? L'ingratitude à l'état pur.

J'en ai ma claque de fermer ma petite gueule-pas-d'amour.

Pourquoi il n'est pas foutu de comprendre que faire comme si de rien n'était, c'est blessant ? C'est renier l'autre, sa vie, ses émotions, ses blessures ?

Maintenant, soit disant que je manque de dignité. Et je veux la pitié des gens (tout ça parce que j'aurais fortement apprécié un petit mot gentil de la part des parents d'Ildef, quand j'ai fait ma fausse couche, et pas le silence le plus total). Sa conclusion : il n'aurait pas dû leur dire que j'étais enceinte, ils n'auraient rien su (et se seraient encore plus offusqué qu'un mois après avoir perdu un bébé, je ne sois pas joyeuse, et se seraient imaginé des raisons à la noix qu'Ildef n'aurait pas démenties).

UN MOIS !

Le retour de couches. Les souvenirs de ma première grossesse qui me reviennent à la figure. La perte des cheveux. Le corps qui a mal, le corps qui n'est pas encore remis (je commençais à avoir du ventre, à 3 mois de grossesse). Les symptomes post grossesse, mais sans bébé. Trois fois rien, quoi. On va pas faire des chichis pour ça. Accessoirement, je luttais pour ne pas prendre mes anti dépresseurs, parce que ça ne plait pas Môssieur.   
Noel, la fête de famille. Les enfants partout, la magie pour les petits, la fête et le bonheurs imposés... 

Mais merde !!!

Je pleure à peu près tous les jours, pendant mes deux heures de voiture, pour pas lui imposer mes peines. J'accumule depuis des mois, les tuiles diverses.
Je suis très triste et angoissée, par rapport au cancer de ma mère, mais non, ça y est, c'est fini, elle a été opérée. Alors que je pense que le plus dur va commencer (radio thérapie, chimio, épée de Damoclès...)
J'ai fait ma mammographie, j'ai des kystes et un examen dans 6 mois pour voir si ça n'évolue pas en cancer. Je manque de dignité je stresse un peu là aussi. Pour ma mère on lui a dit que c'était un kyste, pendant un an et demi... Oh, juste un détail...

Et comme d'habitude, le seul truc qu'il trouve à faire, c'est se barrer. Me laisser en plan. On n'a même pas mangé. Ah il est digne, lui. La fuite, toujours la fuite. Le déni. Boire, fumer, déconner.

Non, il n'a pas 20 ans, il en a 40.

Lâche.

Impression qu'il cherche le moindre prétexte pour se barrer. Et qu'une fois, comme avec son ex femme, il va claquer la porte en disant que c'est la fois de trop.

..

PS : je suis en colère, et déçue. ça va passer. Je vois bien, qu'il fait des efforts pour pas pêter un cable quand on a un accrochage. Je vois bien, qu'il fait aussi des efforts (trop, pour lui, sûrement) pour être gentil et câlin et patient avec moi... mais il y a des gros couacs, et là il s'attend à ce que tout aille mieux d'un coup. Il ne comprend pas, sincèrement, mes souffrances. Pas par méchanceté, non ; ça lui échappe, tout simplement, je crois.

PPS : je réalise après coup, un geste tendre qu'il a eu pendant nos cris... une caresse sur ma joue, je ressens le bout de ses doigts qui m'a effleurée, la chaleur, juste l'espace d'un instant. Et son regard, que je n'ai pas vraiment croisé, encore moins soutenu, mais j'ai aperçu ses yeux verts qui me regardaient fixement. Une pointe de tristesse, peut-être.

J'aimerais qu'on arrive à se comprendre.
Parce que je l'aime, ce con. Et il m'aime aussi, je suis la première qu'il a laissée entrer dans sa vie, depuis des années.
J'ai peur qu'on n'y arrive pas, alors qu'on s'aime.

Note positive : je suis arrivée à remettre l'ancien lecteur deezer dans mon article précédent ! C'est mieux ! :) 

Comments

[Bulle Océan]

Non non, c'est bien pas-d'amour ;) ma gueule !

J'ai édité mon article.
Je m'adoucis.
Maintenant, j'aimerais qu'on se serre l'un contre l'autre. Mais il n'est pas là.

Il est doué pour les mots, oui, mais aussi (surtout ?) pour ceux qui font mal.
Il est sensible, je découvre ça au fil du temps. Mais il ne dit rien, lui, donc attend des autres qu'ils ne disent rien. Il est un peu handicapé des émotions... pourtant, il est beaucoup plus sensible qu'il n'y parait.

Je vis avec deux mecs, en fait ! :D Je devrais être heureuse !

Ce qu'il ressent ? Il étouffe, ce qu'il ressent. Donc, il n'arrive pas à mettre les mots dessus. Il met tout ça dans un coin et l'ignore jusqu'à ce que ça passe (et trouve des moyens douteux à mon gout pour oublier).

Il ne "sait pas quoi dire". Ce sont ses mots, par rapport à son ressenti pour la fausse couche. Peut-être il ne se demande même pas, ce qu'il ressent, au fond...
Peut-être il ne sait pas, parce qu'il voudrait juste dire les mots que j'attends, pour avoir la paix ensuite... ou pour que tout aille mieux, une fois pour toutes...

[Lilas]

Moué... Beaucoup de choses échappent à l'entendement de Ildef'. Pourtant il écrit alors... on peut lui supposer une sensibilité certaine.
Si tu lui proposais de t'écrire, à toi, ce qu'il ressent, hein, il a l'air plus doué pour les mots écrits que pour les conversations normales.

PS : c'est pas plutôt "ma petite gueule paR amour" ?